die Keure rachète Catherine Binding et poursuit sa stratégie de croissance
L’imprimerie et maison d’édition brugeoise « die Keure » a récemment racheté la société voisine Catherine Binding. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une intégration verticale du processus de production mais crée également des opportunités concrètes de croissance sur le site de la Kleine Pathoekeweg. Le changement récent de direction apporte une nouvelle bouffée d’oxygène à cette entreprise familiale qui souhaite continuer à se différencier grâce à sa qualité supérieure dans un secteur qui évolue à une vitesse phénoménale.
Alexis Bogaert a été nommé en début d’année nouvel administrateur délégué de la société « die Keure ». Il possède une vaste expérience du secteur « private equity » et faisait déjà partie depuis 8 ans du conseil d’administration de la société, dont 4 ans en tant que président. Il représente aussi la 3e génération de la famille Norman qui gère la société « die Keure » en collaboration avec la famille Deschildre – toutes deux étant également propriétaires de l’entreprise Continuga de Heule.
« Die Keure a été fondée en 1942 et était à l’origine une imprimerie travaillant essentiellement pour les autorités publiques. Elle a ensuite commencé à éditer ses propres publications », explique Alexis Bogaert, démontrant ainsi qu’il connaît parfaitement l’histoire de l’entreprise. « Nous misons - aujourd’hui encore - sur les secteurs juridiques et économiques ainsi que sur le segment éducatif. Dans l’enseignement, nous couvrons l’ensemble des sujets « from cradle to grave » : nous proposons en effet une offre allant de l’enseignement maternel et primaire aux formations continues. Les éditions juridiques et éducatives représentent encore et toujours une part importante de nos activités, en plus des imprimés commerciaux destinés aux marchés national et international, et définissent pour une bonne part la perception qu’ont de nombreux Belges de la société die Keure ».
Des ouvrages d’art de qualité
L’entreprise est toutefois davantage connue, surtout à l’étranger, pour ses livres d’art de haute qualité. « Nous avons déjà réalisé des catalogues pour la plupart des musées de renommée mondiale, notamment le Tate Modern, le MoMa et le Rijksmuseum », ajoute Alexis Bogaert.
« Sotheby nous a également passé commande. Sur notre chiffre d’affaires de 30 millions d’euros, près de 15 % proviennent actuellement de l’étranger mais nous considérons qu’il nous reste encore une solide marge de croissance, aussi bien dans le secteur des musées que celui des magazines de luxe d’envergure internationale. »
Catherine Binding est un atelier de reliure employant15 personnes spécialisées dans les livres reliés et cousus, essentiellement de type softcover. Alexis Bogaert : « L’impression en soi est déjà une activité à faible marge et au niveau des ateliers de reliure, on constate d’une part que les petits acteurs disparaissent et que les autres procèdent d’autre part à des consolidations. Ce qui reste, ce sont de grands ateliers de reliure et des imprimeries intégrées qui assurent leurs propres travaux de reliure. En reprenant Catherine Binding, nous maîtrisons désormais l’ensemble du processus de production, ce qui n’est pas anecdotique lorsque l’on souhaite fournir une qualité supérieure, conformément à ce que nous avons toujours prôné. »
L’éducation en ligne complète les imprimés
Avec 215 collaborateurs, « die Keure » est un acteur important du secteur graphique. 10 % d’entre eux ne s’occupent toutefois aujourd’hui que des éditions numériques. « Dans le secteur de l’enseignement, la craie des enseignants est de plus en plus souvent remplacée par le tableau numérique. C’est pourquoi nous avons également conçu des méthodes d’apprentissage adaptées. Nous intégrons aussi des projets d’apprentissage à des jeux. Cela a commencé par le Monkey Tales Games, un jeu mathématique destiné aux écoles primaires qui est désormais aussi disponible à l’international via Steam – une plateforme de téléchargement en ligne. Au cours de cette année scolaire, nous avons déployé une plateforme d’apprentissage 3D proposant des méthodes scolaires. Elle a pour nom Kweetet.be et couvre l’ensemble du trajet d’apprentissage de l’enseignement primaire avec le calcul, les langues et l’ouverture sur le monde. L’aspect numérique de l’enseignement est manifestement voué à un bel avenir. L’enseignant peut plus facilement voir et mesurer les progrès réalisés par chaque enfant et le jeu incite les élèves à apprendre », conclut Alexis Bogaert. (SD - Photo MVN)
Extrait de : Entrepreneurs 15, 10 octobre 2014